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Page:Renouvier - Les Dilemmes de la métaphysique pure, 1901.djvu/260

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Antithèse : Une substance est un être en soi, et, en tant qu’en soi, indéfinissable, inconnaissable, qui est le siège des qualités et le terme commun des relations afférentes à des classes ou à des groupes de phénomènes liés entre eux. La Substance, universellement parlant, est la même chose que l’Inconditionné auquel on rapporte alors tous les attributs et tous les modes d’être possibles.

Scholie. — L’antithèse implique la négation du principe de relativité, parce qu’elle pose de certains êtres en soi, des sortes d’absolus particuliers, comme supports de phénomènes, et pour être à tels ou tels de leurs groupes définis ce que l’Inconditionné, terme universel, est à l’universalité, des phénomènes mutuellement conditionnés.

La thèse envisage, au lieu du lien substantiel des scolastiques, la loi et la fonction par lesquelles se constitue et se déploie toute synthèse de phénomènes, statique ou dynamique, ou donnée à l’observation, ou purement intelligible, unique objet définissable en tout cas, soit dans l’esprit, soit dans la nature.

Troisième dilemme.Thèse : Toute composition réelle de parties distinctes réelles forme un tout déterminé qui est le nombre fini de ces parties composantes considérées comme des unités.

Si la thèse est admise, elle a pour corollaires, dès lors démontrables :

1o Que le monde des phénomènes en tant que réels, distincts les uns des autres, et réellement successifs, a eu un commencement ; car ces trois conditions suffisent pour que les phénomènes du passé composent actuelle-