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Page:Renouvier - Les Dilemmes de la métaphysique pure, 1901.djvu/263

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l’intégration de ses éléments dans le temps et dans l’espace. L’être universel est alors conçu comme un être immuable, affecté, mais non pas en soi, par la multitude de ses modes qui sont les phénomènes : en sorte que la division et la distinction des phénomènes ne sont qu’imaginées, ainsi que le dit expressément Spinoza, et, en d’autres termes, sont illusoires. L’imagination qui en produit les apparences peut, en effet, se nommer l’illusion. En ce cas, et en ce cas seulement, l’infinitisme, cessant d’être réaliste, est conciliable avec le principe de contradiction. Mais la réalité disparaît du monde phénoménal.

Quatrième dilemme.Thèse : Il est des phénomènes qui ne sont pas entièrement, ou sous tous les rapports, prédéterminés par leurs antécédents et leurs circonstances ; il est des causes qui ne sont pas elles-mêmes de simples effets de causes antérieures (internes ou externes à l’agent), mais qui sont ou des actes délibérés d’option entre des déterminations possibles, contradictoires l’une à l’autre, ou des variations spontanées, dans les fonctions automatiques élémentaires des corps. Ces actes volontaires sont des actes libres, et ces variations à cause immédiate, non causée, sont des déterminations accidentelles possibles, de faible portée, dans les sièges des relations, d’ailleurs constantes, des forces naturelles, organiques ou inorganiques.

Antithèse : Tout phénomène est entièrement déterminé par le fait donné de ses antécédents et de ses circonstances ; il fut prédéterminé de tout temps suivant l’ordre régressif des conséquents aux antécédents qui ont été dans la même condition par rapport à leurs pro-