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Page:Renouvier - Les Dilemmes de la métaphysique pure, 1901.djvu/262

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comme règle de la raison. Seulement ce principe était directement en cause, en ses propres termes, dans les précédents dilemmes ; il est en cause ici par l’intermédiaire du principe de contradiction, qui est lui-même la règle de l’accord ou du désaccord des relations touchant un même sujet. Le réalisme infinitiste est l’application principale des doctrines qui n’acceptent pas l’empire de la logique pour la définition de la réalité.

Scholie II. — La série des phénomènes conditionnés les uns par les autres, et rapportée tout entière soit à l’être inconditionné (dans les doctrines absolutistes), soit à l’être premier défini conformément à la loi de relation, cette série peut être considérée indépendamment du temps, sous le simple aspect de la cause ou raison d’être des choses (premier dilemme). Mais elle peut aussi s’envisager sous le rapport du temps, fini ou infini, qui sépare la donnée de la condition nécessaire d’avec l’état du monde phénoménal au moment présent de son cours. Le dilemme se présente dans ce dernier cas, entre l’hypothèse du procès à l’infini des phénomènes dans le temps pris régressivement, et l’hypothèse d’un acte premier, à compter duquel le temps écoulé se trouverait mesuré par un certain nombre déterminé, de quelque unité empruntée aux phénomènes actuels qu’on fit usage pour le calculer, si, pour une semblable mesure, on pouvait découvrir une base d’observation et de calcul.

L’infinitisme réaliste, dans les systèmes qui admettent à la fois le procès à l’infini des phénomènes et l’existence d’une nature universelle, nécessaire et en soi inconditionnée, se formule le plus complètement en posant la multiplicité infinie comme réduite à l’unité par