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Page:Renouvier - Les Dilemmes de la métaphysique pure, 1901.djvu/265

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Cinquième dilemme.Thèse : Toute idée est une représentation, et toute représentation un fait de conscience, clair ou obscur que puisse être pour le sujet son rapport à l’objet, qu’il se témoigne, et qui constitue la conscience même en chaque mode mental particulier. Considérée en général, ou comme loi, la conscience est le principe de la connaissance, et le principe de l’être en tant que connaissable, aussi bien que comme connaissant.

La personne est une conscience, la plus étendue et la plus claire en ses représentations et en ses fonctions qui nous soit connue empiriquement, et douée du pouvoir, en se prenant elle-même et ses états ou actes pour objets, d’être en partie la cause de ses idées ou de leurs modifications.

La cause du monde, c’est-à-dire de l’ensemble des consciences et des idées objectives et subjectives en leur principe est Dieu, Personne parfaite, Intelligence universelle et souveraine, Volonté adéquate à l’intelligence.

Antithèse. — La conscience et les personnes sont des produits du monde, non le monde l’œuvre de la personne.

Le monde est la Chose en soi, l’Être universel, Nature nécessaire, ou Substance, embrassant toutes les relations, sans conscience et sans volonté en tant que tout, mais engendrant les objets et leurs représentations en des individus transitoires, ou par une conséquence de ses propriétés, ou comme les produits de son évolution.

Scholie. — La thèse se relie au principe de relativité, fondement logique des thèses des dilemmes précédents, en ce que la définition de la personne, soit humaine soit