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Page:Renouvier - Les Dilemmes de la métaphysique pure, 1901.djvu/273

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ment, et qui serait contradictoire à un autre système unique formulé dans les mêmes conditions ; d’ailleurs, le moyen d’obtenir ainsi l’unité et l’intégrité de doctrine, s’il était praticable, n’irait pas même encore à notre but, par la raison que les principes de relativité et de contradiction sont violés ou contestés dans la plupart des écoles philosophiques ; il nous reste seulement la possibilité de tirer de nos dilemmes deux systèmes composés de telle manière que chacun d’eux montre beaucoup de cohérence dans les thèses dont il se forme, encore qu’on n’ait point le droit de le dire rigoureusement analytique dans toutes les liaisons de ses parties.

La doctrine de la conscience et le personnalisme, d’une part, la doctrine de la chose ou nature inconsciente, de l’autre, se présentent avec la plus grande clarté, à la suite de nos analyses historiques et critiques, comme devant former les grandes assises de l’alternative générale que nous cherchons ; mais c’est dans le dilemme du déterminisme et de la liberté que se trouve le point de scission le plus favorable à l’exposition logique des deux synthèses opposées. C’est là que se fait la pénétration la plus profonde de la nature et de la raison d’être de ce grand dissentiment. Enfin, la théorie déterministe, outre qu’elle est en contradiction formelle avec le principe de l’individualité, inséparable de la personnalité, implique analytiquement l’infinitisme, circonstance qui donne une force de cohésion toute particulière au système absolutiste et, par suite, au système opposé et à la doctrine de la conscience.

Il faut prendre les propositions en parfaite rigueur et dans leur plus entière portée, c’est de cette manière, qu’en les considérant hypothétiquement, on peut juger