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Page:Renouvier - Les Dilemmes de la métaphysique pure, 1901.djvu/278

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d’évolution, de l’un de ces universaux qui arrive, en se pensant comme personne, à penser cet indéterminé dont elle descend, et qui n’était rien avant d’être pensé. Cet idéalisme réaliste serait le cercle vicieux incarné, si ce n’était que Hegel est bien le père de l’Être du non-être, mais non le descendant ! La philosophie qui a mis trois mille ans et dépensé tant de génie pour apprendre à ramener le monde à la conscience, en psychologie, se reprend de plus belle, en métaphysique, à ramener la conscience à l’inconscient.

LXXV

Réduction des alternatives à une alternative dernière. La thèse. — Nous venons de voir l’antithèse qui résume l’une des branches de nos dilemmes se constituer en un système allant du déterminisme universel et absolu, comme point de départ, à l’infinitisme, de là à la substance intégrale, et enfin au principe inconditionné de la substance elle-même, duquel s’opère la descente de l’être : émanation, ou son développement : évolution. Ce système profondément logique, et même rigoureusement déductif dans le passage du déterminisme à l’infini, est commun à la philosophie et à la théologie, à cela près que la théologie, dans celle de ses deux doctrines rivales qui a la création au lieu de l’émanation pour méthode, dans la transition de l’absolu au monde phénoménal, allie à l’absolu la personnalité, et remplace le prédéterminisme sans cause par le prédéterminisme de la suprême volonté. Mais, à l’endroit même où ce système s’appuie sur le principe de contradiction, il le viole dans la conséquence à