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Page:Restif de la Bretonne - La Dernière Aventure d’un homme de quarante-cinq ans, éd. d’Alméras.djvu/288

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LA DERNIÈRE AVENTURE

Empêcher l’hommage
Qu’on rend au bel âge,
Dépend-il de nous ?
Puis-je refuser
Un baiser,
Quand on me tourmente ?
Je souris aux talents
Des galants,
Sans en être amante :
Tircis, je veux bien
Qu’un tendre lien
Ne fasse de nous qu’une âme :
Mais si votre flamme
Pour si peu me blâme,
N’espérez plus rien…

— Pouvez-vous, volage,
Vous servir de ce langage !
Dit Tircis en la fixant ;
Ingrate, mon cœur sent
Que le vôtre l’outrage :
Ha ! Quand on s’engage,
Qu’est-ce donc qu’un badinage ?
L’amour sans partage
Fut toujours le gage
D’un cœur bien épris !
Mais le vôtre, Iris,
Ignore ce charmant usage !
Qui vous rend hommage.
Obtient l’avantage
De plaire à vos yeux !
Un cœur amoureux
Ne peut être heureux,
Si plus d’un objet lui fait sentir des feux
La délicatesse
Doit de la tendresse
Former les doux nœuds.

Je vous aime,
Mon ardeur extrême
Forme l’unique bonheur
De mon sensible cœur !