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Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/175

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c’est si bien la manière de mener ces femmes-là, que, le soir, Sara me pardonna pleinement ; une note en instruit : elle est au-dessus de la date, en lettres iniciales, pe tes scientissimè.
89. 23 jun. Venit sero Lavalette. (Lavalette est venu le soir, et n’a pas obtenu qu’on alât chés lui.)
90. 24 jun. Sara benè meridie. (J’étais assés bien avec Sara, à midi.) Elle était toujours de bonne humeur, lorsque Lavalette lui avait donné parole de venir la voir et de la mener chés le jardinier[1].
91. 25 jun. Venit sero Lavalette. (Lavalette est venu le soir.)
92. 27 jun. Pax. (Nous fîmes un traité de paix : Sara promit de se partager également.)
93. 28 jun. Manè inveni è cubili exeuntem Lavalette. (Le matin, j’ai trouvé Sara ; Lavalette sortait de son lit.) Je soldais alors Sara à 12 francs par semaine.
94. 29 jun. Succenset. (Elle boude.) Elle était revenue le 28 soir.
95. 30 jun. Apud Lavalette. (Elle est chés Lavalette.) Dico horâ 9-10d quid anno sequcnti ? Hodie frigida ut nunquam. (Je dis, entre neuf et dix heures du soir, seul, abandonné : « Que penserai-je, à pareil jour, dans un an ? » Elle était, avant son départ, froide envers moi comme elle ne le fut jamais.)
J’ai eu, presque toute ma vie, c’est-à-dire depuis 1752, une singulière manière d’échapper à la douleur présente ; la voici : comme

  1. Le jardinier de la Haute-Borne, chez lequel Lavalette avait une chambre en location.