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Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/268

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petit bossu bancal très-méchant, très-noir[1].

Ainsi, voilà le plaisir que je trouvais à me promener sur l’Ile et à y faire mes dates absolument empoisonné. Ce matin, à neuf heures, j’ai été faire le tour de l’Ile, et j’y ai inscrit ce qu’on a lu. J’ai résolu de ne pas céder, mais de continuer à me promener tranquillement. Je verrai ce que cela deviendra.

Il faut avouer qu’en tout pays, ce qu’on nomme le peuple est un animal bien féroce ! Je suis paysan, on connaît ma façon de penser sur le peuple et sur les grands ; mais s’il faut dire ici, et sans humeur, ce que je pense, c’est que tous nos humanistes pourraient bien ne savoir ce qu’ils disent. Depuis quelque temps, les ouvriers de la capitale sont devenus intraitables, parce qu’ils ont lu, dans nos livres, une vérité trop forte pour eux : que l’ouvrier est un homme précieus. Depuis qu’ils l’ont lue, cette vérité, ils paraissent prendre à tâche de la rendre un mensonge, en négligeant leur travail, et en diminuant de valeur au moins de la moitié. C’est ce qu’on entend dire aux maîtres de toutes les professions : « Nous ne fesons pas autant d’ouvrage, cette année, avec le double de bras, qu’il y a deux ans. » On verra, dans la suite de ces notes, ce qui doit résulter de tout ceci.

555. 8 9b. Corrigo folio B, iid volume des Françaises, ad typographiam. (Je travaille à l’imprimerie sur la ire feuille du iiime volume des

  1. Non, c’était Augé (Note du manuscrit).