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Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/37

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Restif trouvait des compensations à ses malheurs domestiques chez ses filles Agnès et Marion.

Toutes deux étaient jolies. La seconde avait été surnommée « figure de vierge » par un ami de son père, le chevalier de Saint-Mars. Elle possédait « la qualité la plus essentielle des femmes, celle de donner aux malades les soins les plus doux ». Fort instruite, elle servait de secrétaire à son père et philosophait, à l’occasion, pour son propre compte. C’est encore la Reynière qui nous l’apprend : « Mlle Marion m’a fait l’honneur de m’écrire, le 11 mai, une lettre de dix pages in-folio très-serrées, que j’ai mis près de trois heures à lire. Il me faudrait trois jours pour y répondre… Je vous prie de faire agréer mes excuses à cette aimable et philosophe demoiselle[1]… »

Elle épousa son cousin Edmond, fils de Pierre Restif, resté laboureur à Sacy[2] et Agnès, après son divorce avec Augé, se remaria avec M. Vignon, dont les descendants existent encore aujourd’hui[3].

Toutes deux se conduisirent admirablement à l’égard de leur père, elles lui firent sentir « les douceurs de la paternité[4]  », qu’il savait apprécier et qu’il méritait par la tendresse dont il les entourait, par le mal qu’il s’était

  1. Lettre du 20 septembre 1786.
  2. Monsieur Nicolas, t. XI, p. 158.
  3. Le petit-fils de Restif, Victor Vignon-Restif de la Bretonne, est l’auteur du Paria français, le traducteur des Poésies latines de Rosvith, etc. Il est mort vers 1862, laissant deux enfants.
  4. Monsieur Nicolas, t. XI, p. 42.