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Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/79

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mentir ce qu’il avait dit du Tableau de Paris, soutenant que « Mercier n’avait rien vu de ce qu’il fabulise, pas même les auberges à quatre sous, qu’il décrit d’imagination ».

Beaumarchais montra toujours de l’amitié à Restif et lui rendit service aussi souvent qu’il le put. Dès l’année 1778, il lui avait offert la place de prote dans son imprimerie de Kehl. Plus tard, il arrangea une affaire désagréable que lui avait suscitée une des nouvelles de ses Contemporaines. Il lui écrivit, à ce propos : « Paris, 18 juillet (1780). — Je reçois votre lettre, Monsieur. Je vous prie de me venir voir ; je serai peut-être assez heureux pour arranger votre affaire. Je connais M. Picard[1], je ferai parler ou je parlerai à la dame Contemporaine. Je vous consolerai et vous proposerai une distraction peut-être agréable. Venez et nommez-vous à ma porte, qui vous sera ouverte en tout temps. Je vous salue et vous attendrai le matin qui vous conviendra. Beaumarchais. »

Quand, après un exil de trois ans, Beaumarchais, rentré en France, vit Restif besogneux, il lui exprima, en termes émus, le chagrin de ne pouvoir lui être utile ; il terminait sa lettre ainsi : « J’ai perdu, mon ami, le plus touchant plaisir de mon aisance : la possibilité d’obliger, du moins jusqu’à des temps moins désastreux… Je vous aime et ne puis vous aider[2]. »

  1. Avocat de la plaignante, qui était une dame Laugé. (V. le § 245, p. 70.)
  2. Lettre du 7 frimaire an V. (V. Monsieur Nicolas, t. XI, p. 65.)