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Page:Restif de la Bretonne - Monsieur Nicolas, t. 2, 1883.djvu/44

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Que cherche-t-il donc ? » C’était toute la défense de sœur Mélanie… Elle réussit… Elle me mangeait de caresses. Et comme je paraissais languissant, elle me donna d’un élixir. Je l’avais à peine avalé, que Fayel rentra. Nous nous en allâmes. En chemin, nous nous aperçûmes que nous avions bu du même élixir. Mais il fut discret ; je le fus aussi.

On nous avait dit de revenir au bout de quinze jours. Comme nous avions été longtemps, on nous adjoignit le jeune Poquet, également aimé des Sœurs. On nous dit, à la Gouvernance, que la Supérieure et sa jolie Secrétaire Mélanie, étaient dans la cour, chez la sœur Saint-Augustin, qui présidait cette partie de la maison. Je ne sais si Mélanie avait parlé. La Supérieure emmena Fayel ; sœur Saint-Augustin prit Poquet ; je restai seul avec Mélanie, et la blonde Rosalie, âgée de quinze ans, secrétaire de la sœur Saint-Augustin. Rosalie me dévorait des yeux. — « Quoi ! lui ? » dit-elle à Mélanie. — « Oui, lui. — Ah ! mon Dieu !… on n’a pas peur de cela ! — Sans doute, c’est une belle occasion de passer ! — Oh ! de passer ! — Certainement ! Vas-tu faire la petite bouche ? comme si je ne te connaissais pas. — Et les Mères ? — Bon ! elles en ont pour deux heures à leur tapoter les… » (elle éclata de rire). — « Allons donc ! … Que faut-il faire ? » Mélanie lui parla bas. — « Oh ! commencer la premiére ? — Pour une fille d’hôpital, tu es bien scrupuleuse ! » Rosalie vint à moi, d’une manière si libre, que je ne l’ai retrouvée depuis qu’une seule