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Page:Restif de la Bretonne - Monsieur Nicolas, t. 2, 1883.djvu/92

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loups, perdrix, nids d’oiseaux. L’abbé Thomas, dont la figure était celle des Dondéne, n’avait pas une âme pour me comprendre ; je n’aurais pu l’être que par le curé, ou par Marie, dans les sept enfants du premier lit : — « Je conçois, » me dit-il, « que c’est fort beau et fort touchant, puisque vous pleurez ; mais nous approchons de Sacy ; récitons Sextes, avant que d’y entrer… — Ha ! voilà le cimetière ! » interrompis-je. En ce moment, nous fûmes joints par un homme qui sortait de sa vigne, son hottereau sur le dos : c’était Jean Pyot le tisserand, cousin maternel de l’abbé Thomas. Il dit à celui-ci :

« Bonjeu, mon couhingn : n’an dit qu’vous v’nez d’Pahis ? — Il est vrai, cousin. — Savez-vous que l’couhingn Jean Pyot, fi’Jean le maréchal, vi’-à-vi feu voûte granpehe, ôt mort ? — Non, mon cousin. — Hô ben, il ôt mort, ét ses dents reveunent su' sa fousse. — Comment ! ses dents reviennent sur sa fosse ? — Vou’n’savez qu’trou’ ç’ que chlai veut dihe ! — Non, je vous assure ! — Vou’ ains entendu dihe coume il était mal-répondant à péhe et méhe, qu’il maudissait queuquefouas, et coume il a une fouas juhé sa méhe, et batu ses deux sœus Marguite et Madelène, dans ses bras ? — Non, je ne sais rien de tout cela. — Hé bén, il les a batues, et in poichot sa méhe, et il ôt venu à meuhi. Et son péhe et sa méhe l’ont ben pleuhé ! car i’ disaint : J’ons ben dou chagringn, à cauhe qu’il était méchant ; mâs lou bon Guieu ôt bon ; i’ lli aha p’tète fait mise-