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Page:Restif de la Bretonne - Monsieur Nicolas, t. 2, 1883.djvu/93

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hicorde !… Et v’lai qu’in jour, qu' les grandes filles dou péys équiont su' sa fousse, à cause qu’aile ôt soulon lou meur, voù ç’ qu’ill y a d’la viouléte, a’ trouvire’ deux d’ses dents, et a’ s’ensauvirent, en criant ; mâs all’ n’ouhihent pâ’ l’ dihe au péhe et à la méhe ; i’ ign’y eut qu’une jeune éçarvelée qui lleû alit dihe. Lou péhe et la méhe J. Pyot sont vite venus su’ la fousse, v’ où qu’il’ont vu les dents ; et il’ se sont mis à se recrier, en dihant : Hôla, mon Guieu ! hôla, mon Guieu ! noute poure gassou ôt-i’ damné ?… Si ben que M. le cuhé ôt venu, qui lê’ a emmenés chez li. — C’est une superstition que cela, cousin Jean Pyot ! — Hô ! tant mieux ! » dit le bon Saxiate. L’abbé Thomas commença Sextes, et je lui répondis.

Je ne saurais dire avec quel transport je revis la maison paternelle ! Et quoique toutes les attentions fussent pour l’abbé Thomas, suivant l’usage de ma mère, en ces occasions, j’en étais plutôt flatté que jaloux. Je fus content de mon lot : j’étais traité en enfant de la maison, avec lequel on ne se gêne pas. D’ailleurs, il devait être mon maître, et j’étais charmé qu’on le disposât en ma faveur. Mais un plaisir pur qui m’attendait, c’était la visite des moutons, des abeilles, du jardin, de l’enclos ; la vue de mon poirier, des Prés-des-Rôs, etc. J’éprouvai, pendant une petite excursion, des sensations délicieuses, qui se sont toujours renouvelées, même dans l’âge mûr, à chaque voyage que j’ai fait à Sacy. Nous n’y couchâmes qu’une nuit : l’abbé Thomas