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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/188

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D I A L O G V EI.

ny de ſes ſemblables ou diſciples, n’ont aucune valeur. Que pour les defaillans, les autres ne laiſ‍ſent à la faire : & ſi du tout elle ne ſe peut, ceux auſquels Dieu aura reſerué la plus ſaine volonté & zele, s’employent autant que leurs moyens ſe pourrõt eſ‍tendre, à donner teſmoignage de leur pieté : ſachans que (ſans rompre la liaiſon de ce baſ‍timent de l’Egliſe, ſans offenſer la ſymmetrie de ce corps eſleu & precieux, ſans en ſomme commettre vne horrible laſcheté) ils ne peuuent differer de donner à leurs freres, le ſecours qu’ils voudroyent en pareil cas leur eſ‍tre donné. Et ſi le commãdement qui leur eſ‍t fait d’aſsiſ‍ter principalement aux domeſ‍tiques de la foy, & les exemples des anciens, & de ceux qui en moindre neceſsité ont ſecouru aux guerres paſ‍ſees les fideles de la France, ne les eſmeuuent : qu’ils ſe ſouuiennent des menaces qui ſõt faites en l’Eſcriture, cõtre les froids & contre les tiedes. Qui fera l’oreille ſourde à la clameur du poure (dit l’Eſcriture) il criera au iour de la tribulation, & ne ſera point exaucé. Allez (dira ce grand Roy au dernier iour) maudits de Dieu mon Pere, au feu eternel qui vous eſ‍t preparé : I’ay eu ſoif, i’ay eu faim, i’ay eſ‍té nud, vous ne m'avez point ſoulagé, &c. Qu’ils ſachent, qu’outre la ruine qu’ils en peuuent receuoir en leurs eſ‍tats & en leurs maiſons priuees, le Seigneur leur redemandera tout le ſang de leurs freres qui aura eſ‍té reſpandu deuant leurs yeux, faute d’aide & de ſecours, par leur nonchallance, dés l’heure qu’ils ont ſceu l’afflic‍tion de leurs freres, y ont peu remedier

& ne l’ont pas fait.

Quant