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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/189

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D I A L O G V EI.

Quant aux fideles François ſuruiuãs, nous leur auons eſ‍tabli & eſ‍tabliſ‍ſons par le preſent arreſ‍t & iugement, les loix & ordõnances politiques qui s’enſuyuent,
1Premierement, que comme les Niniuites à la voix de Ionas, les fideles auſsi à la voix de Dieu courroucé, parlant par ſes ſeruiteurs, & ſes verges & menaces, publient & obſeruent eſ‍troitement & ſans hypocriſie, par autãt de iours que l’Egliſe auiſera, en chacune cité ou ville, où Dieu les aura retirez, vn ſainc‍t & chreſ‍tiẽ ieuſne, qui ſerue à les humilier, abbatre & matter la chair, & eleuer l’eſprit à Dieu.
2Que par prieres publiques & treſardentes auec vn cõtinuel amendemẽt de vie, du plus grãd iuſques au plus petit, ils facent (comme de nouueau) ainſi qu’au temps de Ioſias, paix & alliance auec ce grand Pere de famille irrité pour leurs pechez : & ſur ce l’vn auec l’autre cõioints par vraye foy & charité, ils annoncent la mort du Seigneur, celebrans ſa memoire en l’ac‍tion de la ſainc‍te & ſacree Cene.
3Que cela fait, en chacune ville eſ‍tans aſ‍ſemblez en lieu public, ils iurent pour eux & leur poſ‍terité, d’accomplir inuiolablement les loix qui s’enſuyuent, à ſçauoir :
4Qu’en attendant qu’il plaiſe à Dieu (qui a les cœurs des Rois en ſa main) de changer celuy de leur tyran, & reſ‍tituer l’eſ‍tat de France en bon ordre, ou ſuſciter vn Prince voiſin qui ſoit manifeſ‍té (par ſa vertu & marques inſignes) eſ‍tre liberateur de ce poure peuple affligé.