Aller au contenu

Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/275

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
69
D I A L O G V EI I.

rie à leurs Conſuls, & capitaines, le deſplaiſir qu’ils receuoyẽt de la perte d’vne bataille, & penſoyent eſ‍tre mal ſeant, redoubler leur mal, par reproches, ou par quelque autre chaſ‍timent : auſsi ſcait-on bien que les armes ſont iournalieres le plus ſouuent, & que tel a bien fait ſur le tyllac vn iour, qui s’en ira le lendemain cacher pres le leſ‍t du nauire : tel a rompu ſon ennemy, qui toſ‍t apres eſ‍t mis en route. C’eſ‍t preſque comme vn ieu d’eſchets, où les pions, mattent ſouuent les Rois, prenent les Cheualiers : les Roynes, forcent les Rocques, & chaſ‍teaux, par fois les fols qu’on loge pres des Rois, font auſsi eux-meſmes l’office, ou iouent au Roy deſpouillé.

L’hiſ‍t. Il eſ‍t certain. L’autre diſoit que tous les dieux iouent des hommes à la pelote, les eſleuant pour s’en mocquer, toſ‍t apres les iettant par terre : mais en ce fait-cy dont nous parlons, c’eſ‍t vne choſe treſ-certaine, que le Dieu des dieux, ſouuerain Dieu des armees, & batailles par ſon treſ‍ſecret iugement, ayant retiré les meilleurs, a affady le cœur des autres arcs boutans, ainſi qu’il ſembloit, de toute l’Egliſe Françoiſe : la dis-ie oſ‍té entierement à la Nobleſ‍ſe, (qu’on appelle) & là dõné & fait à croire aux petits & humiliez : à fin qu’à ſon accouſ‍tumee, par les choſes foibles, & baffes, il confondiſ‍t les fortes, & hautaines : & que par là toute la gloire, & honneur de la deliurance de ſes enfans luy fuſ‍t rendu.

Le pol. C’eſ‍t tresbien dit. Et pour certain, qui ne le voit eſ‍t bien aueugle. Dieu a beſogné puiſ‍ſamment

(ce dit la Vierge, au I.de S.Luc) par ſon bras

e.iii.