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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/280

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D I A L O G V EI I.

frippon effronté, vn Tholozat, c’eſ‍t à dire vn double. Les autres deux ſont entendeurs, ce ſont des Huguenots d’eſ‍tat : ceux à qui le Dieu de ce monde a cillé ou creué les yeux. Mais de Poulier, le cœur me fend, quand ie m’en ſouuiens, de regret.

Le pol. Mon Dieu que ie ſuis deſplaiſant, qu’il face ſi mauuaiſe preuue de la cognoiſ‍ſance qu’il a !

L’hi. C’eſ‍t ſans doute que le poure homme a trauaillé bien lourdement contre la verité cognue. Mais Dieu qui ſcait bien ramener ſes brebis de peur de les perdre, le vint trouuer en ces iours-là, & luy fit ſentir le petit doigt de ſa main forte, trebuſchãt luy & ſon cheual, en vn chemin plain & facile : & pour l’arreſ‍ter court ſur cul, il luy caſ‍ſa la iambe droite.

Le pol.Dieu vueille que ce coup de fouet luy face cognoiſ‍tre ſa faute. Mais quel pretexte propoſoyent-ils, ces gens de bien aux Catholiques ?

L’hiſ‍t. Nul autre, ſi non, quoy qu’il en fuſ‍t, que leur Compere vouloit eſ‍tre maiſ‍tre abſolu en ſon pais : qu’il vouloit, tout coupper & coudre à ſon plaiſir : que nuls ne luy deſplaiſoyenr tant que les Rochellois, qui ne vouloyent ouurir les portes à ceux qui les vouloyent tuer de par le Roy. Et ainſi tout honeſ‍tement, comme qui conuie à des noces, les preſ‍ſoyent d’aller au pillage & carnage des gens de bien, qu’ils diſoyent eſ‍tre des rebelles, ſeditieux à tout iugement.

Lepol. Ie leur nie bien c’eſ‍t article, qu’ils ſoyent ſeditieux ny meſchans, & pourrois bien deuant tous iuges qui ne ſeroyent point paſsionnez prouuer

tout outre le contraire.

L’hi.