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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/289

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D I A L O G V EI I.

Item le Roy de ſon coſ‍té promettoit de regner ſelon Dieu, & le peuple d’obeir au Roy ſelon Dieu.
Le meſme ſerment & alliance ſe trouue faite en l’Eſcriture ſous Ioſias & autres Rois. En ſomme iamais ne s’eſ‍t veu qu’il y ait eu homme eſ‍leué en degré par deſ‍ſus les autres, ſans auoir premierement fait quelques promeſ‍ſes & ſermens au peuple, ou à la nation à laquelle il eſ‍toit prepoſé.
On voit encores auiourd’huy les formules de iurement de l’Archeduc d’Auſ‍triche, du roy des Romains, du roy de France, quoy qu’elles ayent eſ‍té viciees par l’entremiſe de Meſ‍ſieurs les Papes Romains.
Apres auoir veu l’origine & forme de la creation des magiſ‍trats, voyons maintenant quelle eſ‍t la cauſe & occaſion, pour laquelle ils ont eſ‍té creez. Nous trouuerons qu’il n’y en a point d’autre que le ſalut du peuple. Afin, ce dit l'Apoſ‍tre, qu’ils ſoyent en terreur & eſpouuantement aux meſchans, & en ſeureté & conſeruation aux bons.
Ariſ‍tote en ſes Politiques dit tresbien : Que tout ainſi qu’au Pilote, l’heureuſe & proſpere nauigation : au medecin, la ſanté du patient : au Capitaine, la vic‍toire : auſsi au Roy le ſalut & conſeruation du peuple doit eſ‍tre touſiours deuant les yeux.
Et partant le peuple ayant eſleu ou autrement eſleué premierement, le Roy à ceſ‍te fin, le Roy

auſ‍ſi eſ‍tant obligé à telle condition toutesfois &

f.ii.