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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/338

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D I A L O G V EI I.

Croyant bien que ceſ‍t homme là ne pourroit que beaucoup ſeruir pour faire ſagement reſoudre du chemin le plus expedient, les citoyens de la Rochelle. En ſomme les vns en parloyent d’vne ſorte, les autres d’vne autre. Quant à moy en telle diuiſion & partialité d’opinions, ayant ſceu que le ſeigneur de la Noue, pour tout cela ne s’eſ‍toit point ſouillé en Idolatrie, recueillant de là vn teſmoignage de ſa bonne conſcience, ie ſuſpẽdi, comme ie tiens encores ſuſpendu, mon iugement de ſon affaire : ne voulant rien temerairement prononcer d’vn gentilhomme ſi bien qualifié que ceſ‍tuy-là, que i’ay aimé & honoré, comme ie deſire de faire tout le reſ‍te de ma vie. Tant y a que nous ſceuſmes, comme ie t’a y dit, ſon arriuee dans la Rochelle, ce qu’il propoſa aux Rochellois, le peu qu’il y exploita pour le tyran, cõme il s’en retourna à baſ‍t vuide à la cour.
Nous ſceuſmes qu’il fut enuoyé pour la ſeconde fois auec le meſme Abbé & vne charge vn peu plus ample à la Rochelle : & qu’a ceſ‍te ſecõde fois y eſ‍tant rentré, n’ayant rien peu negotier de ſa charge au plaiſir du tyran il eſ‍toit demouré pour gage dans la Rochelle, ayant renuoyé ſon Abbé pour annoncer les nouuelles à ſon maiſ‍tre de la grande obſ‍tination des bons Rochellois.
Or ſi l’arreſ‍t & ſeiour que le ſeigneur de la Noue fit dans la Rochelle ſeruit ou non aux bonnes gens, ie ne t’en puis dire autre choſe pour n’y auoir point eſ‍té durant ce temps-là. Tant y a que i’ay depuis ouy dire aux Rochellois meſmes, &

au ſeigneur de l’Anguillier, qui eſ‍toit de ſa tenue :

que