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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/339

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D I A L O G V EI I.

que les Rochellois apres Dieu doyuent au ſeigneur de la Noue, tout ce qu’ils ont du premier cœur & de l’aſ‍ſeurance qu’ils eurent ſur ces premiers commencemens, qu’il leur mit le cœur au vẽtre, qu’il les ordonna mieux qu’on ne ſcauroit dire, qu’il les aguerrit leur faiſant faire pluſieurs bonnes & belles ſorties auec leur auantage qui leur ſeruoit de bonne curee, luy eſ‍tant touſiours le premier à la meſlee, & le dernier à la retraite.
Au ſurplus pource que le ſiege continuoit lõguement deuant la Rochelle, que les bleds & poudres approchoyent de leur periode, & l’eſperance d’eſ‍tre auituaillez alloit touſiours amoindriſ‍ſant. Les Rochellois ayans pour leur conſeruation fait tenter toute ſorte d’honneſ‍tes ſecours & remedes, furent contraints à la fin de regarder comme de nouueau à leurs titres & liberté, pour ſcauoir au vray quelle eſ‍toit l’obligation que pretendoit la maiſon de Valois ſur eux, s’elle s’eſ‍tendoit iuſques là de leur pouuoir rauir leurs vies, leurs biens, leurs honneurs & celuy de leurs femmes, & leurs familles : & iuſques à les faire perdre & damner auec tous les diables pour faire ſeruice aux Valois, comme ils demandoyent en ſubſ‍tance. Surquoy ayans trouué par eſcrit en bonnes & ancienes pancartes, que l’obligation eſ‍toit fort petite & bien aiſee, ſous des conditions toutefois qu’on leur auoit ſouuent rompu, eux ayans touſiours de leur part plus ſatisfait, qu’à leur deuoir. Et que lors c’eſ‍toit à tout rompre : apres auoir fait clerement voir leurs droits au Conſeil,

qui pour ce fut aſ‍ſemblé d’entre eux & qu’ils eu-

i.iii.