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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/340

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D I A L O G V EI I.

rẽt a vne autre fois recueilly l’auis ſur ce poĩt, trouuant le ſeigneur de la Noue differẽt bien fort d’opinion d’auec leur auis tout courant, pour des raiſons qu’il alleguoit, dont le peuple ne ſe pouuoit ſatisfaire : ils commencerent dés l’heure à mal eſ‍timer & parler de ceſ‍t homme tant renommé, iuſques là qu’il fut contraint, craignant que mal ne luy auint ſauter, comme on dit, de la poile & ſe ietter dedans les braiſes, accompagné de Champigny & de quelques autres amis, auec leſquels il s’alla rendre, ainſi que nous fuſmes auertis le mecredy onzieme iour de Mars en l’armee du duc d’Aniou : duquel ſelon l’apparence il fut recueilly volontiers & aſ‍ſeuré de ſa perſonne. Il ne fut pas ſi toſ‍t en l’armee de l’ennemy, que les ſoldats par deſ‍ſus les rempars luy reprocherent qu’il auoit delaiſ‍ſé Syon, pour aller en Egypte : mais i’en eſpere proù de bien.
Durant le ſiege, à ce qu’on nous rapporta, nos freres de la Rochelle ont ſouuent parlementé auec le duc d’Aniou touchant quelques moyens de paix, de laquelle l’ennemy oyoit fort volõtiers parler ſe voyant fruſ‍tré de l’eſperance de pouuoir forcer la Rochelle, pource qu’il auoit perdu vn bien fort grand nombre de ſa nobleſ‍ſe, & treſgrãd nombre de Capitaines & ſoldats, & que les ſuruiuans auoyent le cœur failly, quoy que les Suiſſes en nõbre de 6 mil fuſ‍ſẽt arriuez à leur ſecours.
Enfin le duc d’Aniou ayant receu certaines nouuelles qu’il eſ‍toit eſleu roy de Poloigne, par les menees de Monluc Eueſque de Valence & de

ſes autres agents. Elec‍tion autant à l’auantage &

ſou-