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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/60

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D I A L O G V E.

France aſ‍ſemblez : leur aduis entendu, & ſuyuant iceluy eu auſsi l’aduis des Preſidens & Coſeilliers des Parlemens de la France, auec les ſeigneurs du conſeil priué du Roy, fut fait vn Colloque à Poiſ‍ſy, deuant le Roy & ſes Princes, entre les plus doc‍tes des Catholiques & des Huguenots : leſquels ayãs fait confeſsion de leur foy, diſputé d’icelle en public, & maintenu leur doc‍trine par les Eſcritures, obtindrent pour concluſion vn edic‍t du Roy, par l’aduis du ſuſdic‍t Conſeil, au mois de Ianuier en l’an 1561. par lequel fut permiſe aux Huguenots liberté de conſcience, & exercice de leur religion hors des villes du Royaume. De là ſourdit vn grand nombre d’Egliſes (ainſi les nommoit-on) & d’aſ‍ſemblees de Huguenots par la France : on preſcha à la Cour, hors de Paris, & és autres villes, auec tel efficace, qu’à vray dire on voyoit ces gens-là s’amender en la vie, & s’accroiſtre en nombre à veue d’œil. Monſieur le Cardinal de Lorraine & meſsieurs ſes freres, ne pouuãs ſupporter vne telle liberté en ceux qu’ils reputoyent leurs ennemis, & craignans que ſi quelquefois telle doc‍trine venoit en auant, ils ne fuſ‍ſent cõtraints par la reformation de ces Huguenots. de quitter 300. mille eſcuz de reuenu, qu’ils auoyent des benefices en leur maiſon, & rendre compte de leurs charges & maniemens paſ‍ſez : pour fortifier leur parti de Lorraine, atirerent à eux Antoine de Bourbon, luy promettans de luy faire rendre par le Roy d’Eſpagne le royaume de Nauarre qu’il occupoit, ou la Sardaigne en

change, erigee en Royaume : Ils s’adioignirent

aufsi le