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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/92

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D I A L O G V EI.

ſpagne : mais, pour reuenir à mon diſcours, les nopces (pour le faire court) du roy de Nauarre, & de Marguerite ſœur du Roy, ſe celebrerent en treſgrande pompe, le lundi dixhuic‍tieme iour du mois d’Aouſ‍t dernier paſ‍ſé : les Princes, Comtes, Barons, & autres ſeigneurs, & gentilshommes de marque Huguenots, y aſsiſ‍toyent preſque tous, dont aucuns y auoyent amené leurs femmes & enfans. Et pouuoyent eſ‍tre en tout, enuiron mille gẽtils-hommes.
Le mardi, mecredi, & ieudi ſuyuans, furent employez en toutes ſortes de ieux & paſ‍ſe temps à rechange, eſquels l’Amiral ſouuent aſsiſ‍toit, ayãt le bon viſage du Roy à l’accouſ‍tumé.
Le mecredi, l’Amiral voulãt entretenir le Roy de quelques affaires de grande importãce, le Roy en riant, le pria de luy donner quatre iours pour s’eſgayer & esbatre, promettãt à foy de Roy, qu’il ne bougeroit de Paris, qu’il ne l’euſ‍t rendu content, & tous ceux qui auoyent affaire à luy.
Peu de iours auparauant, outre les auertiſ‍ſemens ſuſdic‍ts, l’Amiral auoit eſ‍té aduerti de certain homicide, fait par des Catholiques ſeditieux de Troye, ſur certains Huguenots reuenãs de leur preſche.
Que ceux de Rouen, & d’Orléans menaçoyent les preſches de prendre fin, les deux ans apres la pacification derniere, paſ‍ſez.
Et parmi les gentils hommes courtizans, on ſentoit ſouuent murmurer entre leurs dents, que dãs la fin du mois d’Aouſ‍t, on interdiroit les

preſches aux Huguenots, meſmes que pluſieurs gen-

tilshommes