Page:Revon - Anthologie de la littérature japonaise, 1923.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

78 ANTHOLOGIE DS LA LITTERATURE JAPONAISE L’empereur Rit chou, qui lui saccade, inaugure le ▼• siècle ; il ouvre la série des empereurs historiques, qui, tout à coup, régnent moins longtemps et meurent à un âge plus raisonnable. Ce changement soudain coïncide avec le fait, signalé par lé Nihonnghi, que, sous Ritchou justement, « de* rapporteurs furent nommés dans les provinces pour noter les paroles et les événements » ; sans nul doute, ces archivistes naïfs recueillirent souvent des fables ; mais leur existence même, jointe à celle des historiographes de la cour, nous permet d’attribuer à la suite du récit une certaine exactitude générale. Les règnes d’Innghyô, d’Annkô» de Yduryakou, de Séinei sont d’ailleurs pleins de détails aussi vraisemblables que précieux sur les mœurs du y siècle. Par malheur, pour les onze empereurs suivants, le Kojiki revient à son système de sèches généalogies, et il s’achève brusquem .t à la mort de l’impératrice Souïko, en 628. C’est donc au Nihonnghi qu’on doit recourir pour étudier, soit la grande révolution que produisit l’introduction» du bouddhisme au milieu du vi« siècle, soit la période comprise entre l’an 628 et l’an 701, où cette chronique s’arrête à son tout .

C. LES FOUDOKI

^•■jEKîèîi^î-BSfiSîlfiliS D ?- du . caractère d’un pays-» , sont des «Topographies » des diverses provinces. L’impératrice Ghemmyô, qui avait déjà ordonné la compilation du Kojiki, souverain japonais : par exemple, au vn« siècle, chez l’empereur Tenntchi, dont une poésie célèbre a perpétué jusqu’à nous la réputation d’humanité. Tenntchi se place en imagination dans une de ces huttes grossières que les paysans se construisent pour le temps de la moisson, mais qui, ensuite, ne peuvent les protéger contre les pluies et les brouillards de l’automne ; il exprime alors sa sympathie par ces vers, où l’idée de « rosée » laisse assex deviner qu’il a pleuré sur son peuple :

A censé de la minceur [du chaume]

De la hutte, de la hutte temporaire

Des rizières de l’automne,

Mes manches

Deviennent humides de rosée !

(Poésie du Gocennahou, VI, Automne, 2, rendue fameuse par sa re» production comme n° 1 du Hyakouninn-iaahou : v. p. 111 et p. 138.) , y