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Page:Revue Musicale de Lyon 1903-12-22.pdf/4

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revue musicale de lyon

gnent son départ ; il disparaît tandis que le motif de Brünnhilde rappelle le tendre amour qui les unit. Au loin, on entend, progressivement adoucie, sonner la joyeuse fanfare du héros (vi), puis c’est,

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vi. – Thème de l’Appel du fils des bois

aux bois et aux cordes, le thème allègre qui peignait la joie de vivre et l’amour du jeune Siegfried, et qui, plus tard, est venu symboliser la joie de la conquête quand, à la fin du troisième acte de Siegfried, il pressait la Walkyrie dans ses bras. Cette vive mélodie s’éteint et se transforme en celle, estompée et imprécise du thème de la Nature. C’est que Siegfried est arrivé sur le Rhin, il descend le fleuve, prend contact avec le monde. Et c’est le chant des filles du Rhin (vii), le motif de

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vii. – Thème des Filles du Rhin

Woglinde, puis le thème sombre de l’anneau maudit (i) que le voyageur porte à son doigt et que les ondines réclament. Une fois encore tout se fond dans l’élémentaire harmonie primitive de l’Urmelodie, le héros est parvenu au bout de son voyage[1]. Voici le manoir des Gibichungen.

Acte premier

La grande salle du palais de Gunther s’ouvre au fond sur une large esplanade au bas de laquelle coule le Rhin. Près d’une table chargée de cornes à boire, Gunther est assis, avec, à ses côtés, Gutrune sa sœur, et Hagen leur frère naturel, fils de leur mère Grimhilt et du nain Alberich. La fanfare de Gibichungen sonne à l’orchestre, tandis que les frères devisent, s’interrogeant sur les exploits à accomplir. Hagen reproche à Gunther de n’être point encore marié. Il lui révèle qu’une femme belle entre toutes pourrait devenir sienne, grâce à ses artifices. Et ici, le procédé cher au Maître apparaît dans toute sa beauté. Plus clairement que le récit de Hagen, le Golfe mystique dépeint la conquête de Brünnhilde. C’est d’abord le premier thème de la Chevauchée (v), indiquant la nature divine de la Walküre puis le crépitement du motif du feu, disant la vengeance de Wotan, et la prison

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viii. – Thème de l’oiseau
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ix. – Thème des Wälsungen vaillants

de flammes. Alors chantent successivement le thème de l’oiseau (viii), guide du conquérant vers la Roche du Sommeil,

celui des Wälsungen vaillants (ix), indi-
  1. Cette page admirable est connue sous le nom de Rheinfahrt ou voyage sur le Rhin. C’est un des nombreux passages purement symphoniques de la Tétralogie, (Prélude de l’Or du Rhin, Chevauchée des Walkyries, Murmures de la forêt, Traversée du feu, Marche funèbre du Crépuscule).