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Page:Revue Musicale de Lyon 1904-03-09.pdf/1

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1re Année
No21
Mercredi 9 Mars 1904

REVUE MUSICALE DE LYON

Paraissant le Mercredi de chaque Semaine, du 15 Octobre au 1er Mai

Léon VALLAS
Directeur-Rédacteur en Chef

Principaux Collaborateurs
L. AGUETTANT ; Fernand BALDENSPERGER ; Gabriel BERNARD ; M.-D. CALVOCORESSI ; M. DEGAUD ; FASOLT et FAFNER ; Henry FELLOT ; Daniel FLEURET ; Albert GALLAND ; Pierre HAOUR ; Vincent d’INDY ; JOWILL ; Paul LERICHE ; René LERICHE ; Edmond LOCARD ; Victor LORET ; A. MARIOTTE ; Edouard MILLIOZ ; J. SAUERWEIN ; Georges TRICOU ; Jean VALLAS ; Léon VALLAS ; G. M. WITKOWSKI

Les Sonates de Beethoven

POUR PIANO ET VIOLON
(Suite)
neuvième sonate

La 9e sonate, c’est la célèbre sonate à Kreutzer. Elle est jouée plus fréquemment que les autres dans les concerts par les grands virtuoses. Cette préférence paraît dépendre de deux causes. Elle est très belle : c’est aussi la plus difficile de toutes. Cette dernière considération pourrait bien être prépondérante : Non licet omnibus

Les œuvres les plus importantes composées par Beethoven entre les 3 sonates (œuvre 30) et la sonate à Kreutzer sont : la 2e symphonie en majeur (œuvre 36), le concerto en ut mineur pour piano (œuvre 37), le ballet de Prométhée (œuvre 43).

Cette 9e sonate (œuvre 47) ne se compose que de trois parties : elle est néanmoins un peu plus considérable que la 7e sonate, en ut mineur, qui en compte quatre.

Un court adagio sostenuto sert d’introduction. Il débute par un chant polyphonique du violon seul. Cette large et majestueuse période de quatre mesures en doubles, triples et quadruples cordes est, de même que certains passages de la romance en sol, une véritable pierre de touche pour les violonistes. Ceux-là seuls parviennent à l’exécuter correctement pour lesquels la technique de l’instrument n’a plus de secrets.

Le piano complète la phrase par une courte période mineure de quatre mesures. Le reste de l’adagio n’est pour ainsi dire qu’une délicate et ingénieuse préparation à l’attaque du presto en la mineur.

Un accord fortement marqué en mineur dont le violon tient la tierce mineure fa naturel précédée d’un mi anacrousique ouvre ce presto. Cet accord n’est encore qu’une préparation à la phrase du début.

Chacune des cinq premières mesures de cette phrase est constituée par quatre notes isochrones vivement frappées. Un accord plaqué accentue le premier temps. Une seule note tenue, soulignée aussi par un accord sur le premier temps, occupe chacune des trois dernières mesures dont le mouvement est ralenti.

Un rythme spécial domine tout ce presto. C’est celui qui vient d’être constaté dans les cinq premières mesures de la première phrase. Il consiste en quatre notes d’égale valeur nettement frappées.