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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

les mœurs et les usages des Maures. Plus tard il se rendit aux établissemens anglais de la Gambie. Cette partie de son voyage contient des détails extrêmement curieux sur les Nalous, les Landamas, et les Bagos. Mais nous croyons devoir accorder la préférence à ce que dit M. Caillié des régions moins connues où il pénétra postérieurement.

« Dans l’impossibilité où j’étais, dit-il, d’obtenir le moindre secours pour mon voyage, je me déterminai à l’entreprendre à mes frais. J’espérais qu’à mon retour le gouvernement français, toujours juste appréciateur des entreprises qui exigent du courage, récompenserait le service que j’aurais rendu aux sciences géographiques, en faisant connaître les nouvelles contrées que j’allais visiter[1].

« Encouragé par cette idée, je disposai de mes économies pour acheter du papier, des verroteries et autres articles. Pendant mon séjour à Freetown, capitale de la colonie de Sierra-Leone, j’avais fait la connaissance de quelques Mandingues et Seracolets. Ceux-ci, qu’on appelle aussi Sarakolais, sont une corporation de marchands voyageurs en Afrique, et que, par erreur on prend quelquefois pour une nation. Je profitai de la confiance que je leur avais inspirée, pour me procurer des renseignemens sur un pays que je me proposais de visiter. Pour m’assurer de leurs bons

  1. Nous consacrerons une notice spéciale dans une prochaine livraison, à l’examen des découvertes géographiques de M. Caillié, rapprochées de celles de ses devanciers. Nous donnerons aussi une carte que l’on termine en ce moment.