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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 1.djvu/71

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VOYAGE À TEMBOCTOU.

offices, je leur fis présent de quelques bagatelles, et, un jour, je leur dis avec un air de mystère, et en grand secret, que j’étais né en Égypte, de parens arabes ; que, dans mon enfance, j’avais été transporté en France par des soldats appartenant à l’armée d’occupation, et que dans la suite, conduit au Sénégal par mon maître, j’en avais reçu la liberté en récompense de mes services. J’ajoutai que me voyant libre, je désirais retourner en Égypte pour y chercher mes parens et rentrer dans la religion de Mahomet. »

Sous cet ingénieux prétexte, M. Caillié effectua son départ le 19 avril 1827, en côtoyant le Rio-Nunez, accompagné par cinq Mandingues libres, trois esclaves, un porteur Foulah, un guide et sa femme. À cette troupe se joignirent pendant la route quelques Foulahs. Voici quelques passages de cette partie du voyage.

« Les Foulahs, dit l’auteur, se rendent à Bouré pour s’y procurer de l’or qu’ils échangent sur la côte contre des fusils, de la poudre à canon, des verroteries et autres articles avec lesquels ils achètent des esclaves. Ces peuples sont belliqueux et aiment passionnément leur patrie. Tous, sans exception, vont à la guerre, et il ne reste dans les villages que les vieillards et les femmes. Quelques-uns portent des fusils et des sabres, mais les armes le plus généralement usitées sont l’arc et la lance. Ils ont un poignard à lame droite et sortant des fabriques du pays. Ils portent un coussabe et des culottes d’étoffe blanche, un pagne, des sandales et un bonnet rouge. Ils tressent leurs cheveux et