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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 4.djvu/14

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VOYAGES.

lignes d’épaisseur qui semblent s’être étendues en coulant comme le ferait du verre fondu sur du sable. Dans quelques localités que je n’ai point vues, il existe de gros blocs d’obsidienne noire.

Les contours de l’île sont très-déchiquetés ; il n’y a point de ports proprement dits, et l’on mouille sous le vent. Les plages de sable sont exclusivement formées des débris ténus de coquilles et de madrépores. En certains lieux du bord de la mer, où ont probablement coulé autrefois de petits ruisseaux, l’on remarque des agglomérations, par bancs, de ce sable, qui fournissent des pierres à bâtir, blanches et faciles à tailler.

Les madrépores qui concourent à former ces pierres n’existent plus vivans ; on les retrouverait dans la rade à l’endroit même où l’on débarque. Ils ont été recouverts par les irruptions, et il n’en est demeuré que quelques lisières que la mer a pulvérisées, traçant maintenant les plages blanches sur lesquelles les tortues viennent déposer leurs œufs. Ce sont ces animaux qui ont rendu cette île utile aux navigateurs.

Elle n’a commencé d’être habitée d’une manière fixe qu’en 1815, lorsqu’on transporta Napoléon à Sainte-Hélène. Les Anglais y mirent un lieutenant de vaisseau avec vingt-cinq hommes, pour empêcher que d’autres puissances ne s’y établissent, et qu’on ne pût de là faire quelques tentatives pour enlever Napoléon de sa prison. Si vraiment tel a été le motif de peupler cette île, il paraîtra aussi