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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 4.djvu/15

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L’ÎLE DE L’ASCENSION.

mal fondé que pusillanime à ceux qui ont vu Sainte-Hélène et ses redoutables fortifications.

Peu à peu le nombre des habitans s’est augmenté, et à l’époque où j’écris, il est de deux cent vingt-quatre hommes, auxquels il faut ajouter quelques femmes. Ce sont des soldats de marine commandés par leurs officiers. Le gouverneur est un capitaine de l’état-major formé de huit ou dix personnes. On a loué en Afrique des hommes de couleur qui servent pendant un certain temps convenu, mais qui ne sont point esclaves. Des officiers, des soldats y ont leurs femmes et toute leur famille.

Les matériaux propres aux constructions, moins les pierres, sont apportés d’Angleterre ou du Cap de Bonne-Espérance. Il en a été de même pendant long-temps des alimens. Et, à présent, quoiqu’il y ait dans l’île beaucoup de chèvres, de volailles et quelques bestiaux, on est toujours obligé d’envoyer des vivres salés pour une grande partie de la garnison. Les seuls alimens frais qu’on puisse distribuer sont des tortues, du poisson et des légumes.

Le premier établissement, qui est encore le plus considérable, est situé sur le bord de la mer, au milieu de scories, et sur le sol le plus aride que j’aie jamais vu. Il est formé de la maison du gouverneur et des officiers, de quelques autres maisons particulières et de grands magasins très-bien construits. Malheureusement il n’y a aucune trace d’eau douce sur le rivage. La petite quantité qu’en