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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 4.djvu/152

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HISTOIRE MODERNE.

donner quelque force, soit plus désorganisé encore qu’il ne l’était à la suite d’une longue anarchie, et après tous les désastres qu’il avait essuyés ? En présence d’un ennemi dont l’invasion était sans cesse imminente, dans un temps de dilapidations et de désordres, en dépit des difficultés que le gouvernement d’alors était le premier à susciter, la volonté et la constance d’un seul homme ont beaucoup plus fait que l’administration actuelle, à la voix de laquelle l’ordre s’est rétabli, qui n’a plus d’ennemi à combattre, et que les plus grandes puissances de l’Europe soutiennent de leur influence, de leur présence et de leur argent, n’est parvenu à faire depuis qu’elle est au pouvoir. Je sais qu’elle a allégué pour excuse que les intentions manifestées par les hautes puissances étaient que les Grecs s’abstinssent de sortir des limites qu’elles leur ont données, et que les opérations militaires, qu’elles n’ont pas jugé à propos de pousser au dehors de ces limites, ne fussent point étendues par les Grecs plus loin qu’elles n’ont été elles-mêmes. Elle a donc cru devoir s’y conformer, en ne donnant point à son armée une organisation plus développée que ne le comporte le cercle dans lequel elle est restreinte. Cette excuse pourrait être admise, si le gouvernement grec lui-même n’avait pas été le premier à se priver de la possibilité de s’en servir. Mais que signifient alors ses expéditions sur Candie, sur la Livadie et sur l’Arta ? Pourquoi s’obstine-t-il à conserver les bandes des Rouméliotes ? Si le gouvernement grec tenait aujourd’hui la conduite me-