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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 4.djvu/180

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HISTOIRE MODERNE.

trois siècles sur la Norwége ; d’aveuglement, parce qu’elle oublie que la Suède peut seule la protéger contre le seul ennemi de son indépendance, la Russie. Elle oublie que, si la Suède succombait, elle ne serait pas plus à l’abri, derrière ses montagnes, d’une invasion russe, qu’elle ne l’a été en 1814 de l’invasion suédoise ; elle n’aurait d’autre ressource que la protection intéressée de l’Angleterre, c’est-à-dire la liberté dérisoire des îles Ioniennes.

Toutefois, nous le répétons, ni la Suède, ni la Norwége ne paraissent occupées de ces graves pensées. La nécessité d’une fusion indispensable à la prospérité des deux pays n’entre dans aucun de leurs calculs, dans aucune de leurs prévoyances. Nous devrons donc, en disant quelques mots du système général de défense, parler comme si la Suède était isolée et réduite à la Suède propre, comme elle l’a été de 1809 à 1814.

Diverses opinions se sont manifestées en Suède sur le moyen de défense que l’on devrait employer contre la Russie, seule puissance vraiment redoutable pour la Scandinavie. L’opinion qui compte le plus de partisans, et que le gouvernement semble disposé à adopter, est connue sous le nom de système de défense centrale. Ce système consiste à abandonner la capitale et ses environs à l’armée russe qui débarquerait vis-à-vis des îles d’Aland[1],

  1. Ou qui passerait sur la glace d’Abo à Griolehamn comme en 1809.