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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 4.djvu/181

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DE LA PÉNINSULE SCANDINAVE.

et à se retirer vers le centre du pays, derrière une ligne de défense naturelle qui se trouve toute formée par les grands lacs Wener et Wetter, et par le canal de Gothie, destiné à réunir ces lacs entre eux, et à établir ainsi une communication intérieure entre la mer du Nord et la Baltique. Ce canal, projeté et presqu’achevé par le comte de Platen[1], auteur du système de défense centrale, couperait la Suède en deux parties ; la partie méridionale, la plus fertile et la plus peuplée, serait seule défendue par l’armée indelta, qui aurait sa principale position à Vanœs, forteresse en construction à l’embouchure du canal, dans le lac Wetter, où l’on transporterait le trésor et les administrations publiques, et qui formerait le pivot de toutes les opérations militaires. Quand le moment de la crise serait venu, on répartirait toute la population active des provinces du sud et du centre

  1. Ce grand citoyen, qui était gouverneur-général de Norwége, est mort en décembre 1829, avant d’avoir pu terminer la noble et imposante entreprise dont il avait doté son pays. Cette grande communication intérieure, dont la première pensée date du règne de Gustave Wasa, fut commencée en 1809. Les malheurs de la guerre et les embarras financiers de la Suède en ont retardé indéfiniment l’exécution ; mais comme il ne reste plus que trois lieues à creuser, on espère qu’il sera achevé très-prochainement, d’autant que la dernière diète a accordé les fonds nécessaires. Il doit avoir cinquante-deux lieues de long, dont vingt-quatre environ de creusage. Il aura dix pieds de profondeur et vingt-quatre de large. Le canal du Languedoc n’a que quatre pieds et demi de profondeur. La dépense présumée est évaluée à environ 20 millions de francs.