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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 4.djvu/184

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HISTOIRE MODERNE.

suédoise en Allemagne, et l’orateur le plus éloquent de la diète.

Sans avoir la prétention de prononcer entre ces deux systèmes, qui, à vrai dire, nous semblent également impraticables dans toute leur extension, nous remarquerons qu’ils dévoilent et proclament l’un comme l’autre la mauvaise position de Stockholm. De fait, cette ville n’est plus capitale, n’est plus centre du royaume, elle est descendue au rang des villes frontières. La Livonie, la Courlande, l’Esthonie, la Carélie, la Finlande elle-même ont disparu successivement sous les serres de l’aigle moscovite ; tout ce vaste ouvrage avancé dû au génie conquérant des Vasa est enlevé ; pour emporter le corps de la place par un coup de main, l’ennemi n’a plus qu’un fossé à franchir, et ce fossé, couvert tous les trois ou quatre ans d’une glace solide, offre aux envahisseurs un passage facile et de pied ferme.

Ces considérations détermineront peut-être un jour la translation du gouvernement de Stockholm à Gothembourg, ville qui semble merveilleusement propre à faciliter l’union entre les deux royaumes scandinaves, et à agrandir leurs relations avec les autres nations de l’Europe, et surtout avec les états de l’Amérique.

Nous terminerons ce rapide exposé par une dernière considération. En général, la Suède ne nous paraît pas avoir assez pleinement saisi le rôle militaire qu’il lui reste à jouer en Europe. Il semble qu’elle ne puisse pas se résigner à n’être