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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 4.djvu/328

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VOYAGES.

à la vive verdure des cannes si brillantes au soleil. Les grandes plantations de café, encore plus nombreuses, pouvaient aussi se compter, quoique les belles avenues de palmiers, d’orangers, mangos et autres arbres qui en font l’ornement, et les bosquets ou arbustes couverts de fleurs qui les entourent, fussent à une trop grande distance pour développer tous leurs charmes à nos yeux. Le Sumidero, contrée renfermée dans le cercle dont nous occupions le centre, nous paraissait en grande partie parvenu au plus haut degré de culture.

» Nous ne fumes pas tout-à-fait aussi heureux le lendemain ; un léger brouillard couvrait l’horizon. Nous distinguions cependant parfaitement l’océan dans la baie de Cardenas, et les eaux bleues qui séparent de la côte l’île de cette baie, ainsi que la forme de l’île même, située au nord-est, à la distance de plus de vingt milles. Nous espérions aussi voir la mer des Caraïbes, qui se trouve au sud-ouest. Par un temps clair, on la découvre parfaitement à vingt-cinq milles de distance ; mais ce que nous prenions pour cette mer pouvait bien n’être qu’une masse de brouillards que le soleil n’avait point encore dissipée. Ce qu’il y a de certain, c’est que du point où nous nous trouvions, l’œil peut mesurer en quelque sorte l’île entière de Cuba, et l’observateur pourra s’y convaincre qu’une ligne de quarante-cinq à cinquante milles atteindra en droiture des bords de la mer des Caraïbes à ceux de l’Atlantique. Nous pouvions aussi de notre pic suivre la chaîne des montagnes de Camiraoca, qui s’étend irrégulière-