samment la haine que les hommes blancs portent aux hommes de couleur. C’est en vain que les jeunes blancs voyagent en Europe ou dans le nord de l’Amérique : à leur retour, leur insouciance pour toute instruction, les préjugés de leur enfance renaissent dans leur cœur. Les femmes, qui ont ici beaucoup d’influence et qui sont très-ignorantes, contribuent à entretenir ces malheureuses dispositions. Il y a si peu de blancs capables d’occuper des places civiles, que ce sont des étrangers et des Américains qui remplissent les fonctions de notaires, de juges, d’avocats, etc. Les hommes de couleur, malgré la position difficile où ils se trouvent, cherchent à s’instruire : les pères excitent leurs fils au travail ; mais ceux-ci, quoiqu’ils naissent en général avec une intelligence précieuse, demeurent long-temps stationnaires ; une paresse d’esprit inexplicable s’oppose à leur succès ; cependant, au moyen de l’enseignement mutuel, je parviens à vaincre cette apathie. J’ai fondé au commencement du mois de mars une école d’adultes et une école du dimanche, etc. »
AMÉRIQUE DU SUD. — M. de Parchappe, ancien élève de l’École polytechnique et officier d’artillerie, que ses opinions politiques avaient forcé de quitter la France depuis la restauration, est de retour d’un long voyage dans l’Amérique du Sud. Ami et compagnon de l’infortuné Bompland et de l’intrépide voyageur d’Orbigny, dont nous avons parlé dans notre No de janvier dernier, M. de Parchappe a fait, dit-on, une étude particulière de la géographie de ces contrées, dont nos cartes n’offrent que des esquisses imparfaites, et rapporte d’importans matériaux sur la république Argentine, sur les mœurs et les usages de ses habitans. Ce voyageur se propose de publier incessamment le résultat de ses recherches et de ses nombreuses courses dans cette république. Cette publication ne peut manquer d’intéresser
