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Page:Revue des Deux Mondes - 1835 - tome 1.djvu/728

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REVUE DES DEUX MONDES.

Villèle venaient s’asseoir au repas hebdomadaire qu’offrait aussi à ses ministres la coterie monarchique et religieuse de la restauration.

La parade ministérielle étant finie, tous les acteurs vont retourner dans leur retraite. M. Sébastiani repart pour Londres, et M. Soult retourne dans ses terres d’où il ne reviendra pas si facilement.

Quant aux affaires extérieures, la mort de l’empereur d’Autriche perd de sa gravité par le maintien du prince de Metternich au pouvoir. Là, tout est immobile, le système ne change pas, le prince règne sans gouverner. M. de Metternich a pris la monarchie autrichienne dans de tristes circonstances pour elle, à l’époque des conquêtes de Napoléon ; il a reconstitué ce vaste empire tout morcelé ; c’est lui qui a présidé pendant vingt-cinq ans à l’ordre et à la police des états autrichiens, il restera. Il n’y a là ni tribune qui dévore, ni presse libre qui dévoile les mauvais actes et les abus ; l’immobilité plaît au despotisme et à la servitude ; une nation ainsi gouvernée n’aime pas à se remuer ; il lui faut bien des années pour faire un pas en avant, mais lorsque ce pas est fait, la ruine est rapide, et un coup d’épaule suffit pour renverser les ouvrages les plus laborieusement construits.



REVUE MUSICALE.


On sait quelles tentatives musicales a faites pendant les cinq mois qui viennent de s’écouler l’administration du Théâtre Italien, et quels succès constans les ont soutenues. Il semble aujourd’hui que cette administration avait bien le droit de se reposer et d’attendre, en chantant ses airs anciens, la fin d’une saison si magnifique et si laborieuse. Mais non, il était dit que nous assisterions à l’entier développement de l’école nouvelle, et cette parole s’est accomplie cette fois avec une religieuse exactitude. À Rossini devaient succéder Bellini et Donizetti, les seuls qui se soient aventurés avec bonheur dans cette route italienne si fatale à tant de