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REVUE. — CHRONIQUE.

s’attache à cette publication, qui contient : 1o l’histoire municipale de Paris durant la fronde, d’après les documens de l’hôtel-de-ville ; 2o l’histoire provinciale et parlementaire de cette époque si dramatique, et par conséquent la fronde à Lyon, Marseille, Toulouse, Rouen, etc. ; 3o l’histoire des métiers, confréries, associations industrielles, des pamphlets et de la littérature frondeuse ; 4o l’histoire diplomatique des traités de Munster, Westphalie et des Pyrénées, d’après les pièces et documens inédits.


— Le Simon de George Sand, que nous avions donné dans la Revue, a reparu en un volume, il y a quelques jours, et il est déjà à sa seconde édition. Ainsi un premier succès se trouve confirmé par une nouvelle sanction de l’opinion publique, qui, toujours impartiale et juste, répond à sa manière aux absurdes pamphlets de la presse anglaise, si paternellement et si amoureusement introduits par la Revue Britannique dans le monde parisien. Ce fait est important à constater, car il accuse un progrès réel et incontestable dans cette grande masse du public, qui lit sans prévention et juge avec équité. La donnée de Simon, que tous nos lecteurs connaissent, est simple ; l’auteur s’est placé entre les réalités les plus communes de la vie provinciale et les hautes régions de la poésie intérieure et de l’honneur idéal. Nous avons tous connu maître Parquet, le vieil avocat de province ; nous avons dîné avec lui, nous avons ri de sa bonne et franche gaieté, et si nous avions un procès dans son département, nous ne voudrions pas confier à d’autres mains qu’aux siennes la direction de nos affaires. Fiamma n’est pas précisément de sa famille ; mais elle s’y est sans peine acclimatée ; et, trop fière pour être vaine, elle n’a jamais fait sentir à ces bonnes gens qu’elle n’était pas des leurs. Superbe, indépendante, dédaigneuse des préjugés et des lois sociales, et quelque peu parente, j’imagine, de la Sylvia de Jacques, elle est, comme elle, fille de la montagne ; le soleil du Midi a échauffé son ame et bronzé sa peau. Maître Parquet, c’est la vie positive, même un peu trop matérielle ; Fiamma, c’est l’idéal, c’est la poésie, la contemplation, le détachement mondain. Mais comment ces deux ames étrangères, filles de patries si éloignées, se sont-elles rencontrées ? et comment à la première rencontre ne se sont-elles pas à jamais séparées ? Parquet a un neveu, ce neveu aime Fiamma, il en est aimé ; Simon est donc le lien des deux natures ; c’est par lui qu’elles communiquent et qu’elles s’entendent. Avocat, comme son oncle, il songe à l’avenir, il a besoin d’une carrière et feuillette le Bulletin des Lois. Voilà l’homme extérieur ; mais l’homme intérieur habite ailleurs que dans l’étude ; ses instincts sont poétiques : il aime la solitude, il s’y délasse, il la cherche ; c’est là qu’il a trouvé