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LA PRESSE
EN ANGLETERRE.

i.
LA PRESSE POLITIQUE.

Depuis que nos armées ne courent plus le monde, c’est la langue française qui l’envahit. Au temps où Rivarol proclamait déjà l’universalité de cet idiome civilisateur, il n’était encore au dehors que la langue de la conversation et de la diplomatie ; il sert aujourd’hui partout d’instrument à la discussion et de véhicule aux idées. On publie des journaux français en Suisse, en Belgique, à Francfort, à La Haye, à Saint-Pétersbourg, à Odessa, à Vienne, à Constantinople, à Smyrne, à Alexandrie. Ce ne sont pas nos compatriotes qui les lisent ; ces feuilles vivent d’une clientelle indigène qui les défraie, mais qui leur impose en retour le goût et les besoins du pays. Un journal fait pour les marchands d’Amsterdam ne saurait ressembler à la gazette légère et polie qui est l’écho de la cour du czar ; mais l’un et l’autre, quoique dans une mesure diverse, reproduisent la polémique de nos opinions. Ce sont autant de cercles d’inégale grandeur, mais tous concentriques à la France et à Paris, ce pôle de la pensée.