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cevoir pour l’empire sur le commerce établis dans cette île seront payés comme si le commerce se faisait à Whampoa ; 2o le paiement d’une indemnité au gouvernement anglais de 6 millions de dollars, dont un million payable immédiatement, et le reste en paiemens égaux qui se termineront en 1846 ; 3o relation directe officielle entre les deux pays sur le pied de l’égalité ; 4o le commerce du port de Canton sera ouvert dix jours après la nouvelle année chinoise, et se fera à Whampoa jusqu’à ce que des arrangemens ultérieurs soient devenus praticables dans le nouvel établissement. Les détails de l’arrangement seront l’objet de négociations ultérieures…

« Le plénipotentiaire ne terminera pas sans déclarer que le règlement pacifique des difficultés doit être surtout attribué à la scrupuleuse bonne foi (to the scrupulous good faith) du très éminent personnage avec lequel les négociations sont encore pendantes. »

Une autre circulaire annonce que le plénipotentiaire britannique ne négligera rien auprès du gouvernement de la reine et du gouverneur-général des Indes pour faire valoir les droits des sujets anglais aux indemnités qu’ils ont réclamées.


Ainsi se trouvent confirmées les conclusions générales que nous avions tirées de l’examen des faits accomplis avant l’arrivée de la malle de l’Inde du 1er mars. Il est à remarquer que le plénipotentiaire Elliot ne fait pas la plus légère allusion, dans le document que nous venons de reproduire, au règlement prochain de l’importante question du commerce de l’opium. — Une foule d’autres questions devront être agitées et résolues, et on ne saurait guère douter qu’elles ne le soient toutes à l’avantage de l’Angleterre. — Quelle influence ces importans changemens, aujourd’hui certains, dans les rapports de l’Angleterre et de la Chine, auront-ils sur la politique des autres nations que le commerce met en relation journalière avec le céleste empire, sur la politique de la Russie et de l’Amérique en particulier ? Ce sont là des questions d’un intérêt immense, et dont les solutions ne sont pas aussi aisées à prévoir.

II. — LES INDES ANGLAISES EN 1840.

Pendant que l’amiral Elliot allait porter à l’empereur Tao-Kwang le cartel de la reine Victoria, les Chinois pouvaient profiter des relations que l’on sait exister entre la cour de Péking et les souverains d’Ava et de Napâl, pour exciter ceux-ci à attaquer les Anglais dans un moment où l’élite de leurs troupes achevait de soumettre l’Afghanistan et surveillait le Pandjâb, moment qui semblait favorable à