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Page:Revue des Deux Mondes - 1845 - tome 10.djvu/322

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Quelques détails spéciaux vont faire comprendre l’étendue et la gravité de cette honorable tutelle.

L’administration des établissemens de bienfaisance, présidée par le préfet de la Seine, et dont le préfet de police fait toujours partie, est constituée par un conseil de quinze membres, choisis par le roi dans les rangs les plus distingués de la société parisienne. Il est à croire que ces hauts personnages, presque tous absorbés par de graves fonctions, réduisent leur mandat honorifique à une surveillance générale, et que l’impulsion est donnée par un comité-directeur de six membres, aux appointemens de 8,500 fr. Le personnel de l’administration, composé de 2,327 employés, en comptant les commis des bureaux, les économes, les aumôniers, les religieuses et les infirmiers, absorbe en total 840,806 francs. On arriverait à plus de 1,300,000 francs en évaluant les traitemens des médecins et les dépenses accessoires au personnel. Le conseil administratif a charge de diriger 8 hôpitaux généraux, contenant ; 3,413 lits, 6 hôpitaux spéciaux avec 2,734 lits pour les maladies qui exigent des traitemens particuliers, 8 hospices ouverts à la vieillesse, à l’enfance, à l’aliénation, à l’abandon, aux infirmités. Il y a en outre la tutelle de plus de 20,000 enfans trouvés à organiser, les secours à domicile à répartir entre les familles indigentes. Il faut régir enfin 8 grands établissemens accessoires, comme la boulangerie, la pharmacie, la filature, etc. Le mouvement qui résulte de toutes ces opérations est vraiment considérable ; on en pourra juger par un bref résumé des comptes de 1843.

L’encombrement signalé depuis quelques années dans les hôpitaux semble devenir l’état permanent : 83,825 malades admis au traitement, et dont la dixième partie seulement a succombé, ont fourni 2,011,865 journées de présence. Or, la dépense de chaque journée est évaluée en moyenne à 1 franc 80 cent. Le nombre des vieillards et infirmes présens dans les maisons de refuge s’est trouvé plus considérable encore ; mais la dépense journalière a été un peu moindre 3,6143,720 journées à 1 franc 28 cent. 35,532 ménages, comprenant 86,401 personnes, ont eu part aux modiques distributions des bureaux de bienfaisance. Les libéralités de M. de Monthyon ont assuré des secours à 20,000 convalescens sortis des hôpitaux avant d’être en état de reprendre leurs travaux. Une très heureuse innovation, le traitement à domicile des malades pauvres qui peuvent trouver des soins dans leur famille, a donné lieu à un service spécial. Un autre genre de charité, dont le premier essai date de 1793, consiste à procurer