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Page:Revue des Deux Mondes - 1847 - tome 17.djvu/875

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avec de riches bassins houillers situés à peu de distance des usines dans les régions contiguës au territoire français ; tels sont, surtout en Belgique, les bassins de Charleroi, de Namur et de Liège, ceux de Sarrebruck et de Saint-Imbert, dans les provinces du Rhin annexées à la Prusse et à la Bavière. Les usines appartenant au groupe du nord-est se trouvent donc placées dans des conditions très favorables pour employer les méthodes de travail fondées sur l’emploi du combustible minéral. » Nous aurions mauvaise grace à rien ajouter à ce tableau. Que si, malgré tant de conditions favorables, il est encore dans ce groupe un grand nombre d’usines, d’ailleurs bien situées, qui ne font pas usage du combustible minéral, répétons-le, il faut s’en prendre au monopole qui les dispense de suivre le progrès. Ajoutons pourtant que ces conditions pourraient s’améliorer encore, si le droit d’importation sur les houilles étrangères, qui, sur cette ligne de frontières, est de 10 ou 15 centimes selon les points d’importation, et du double pour le coke, était entièrement supprimé.

Que dirons-nous du groupe du nord-ouest, qui s’étend, assez près de nos côtes maritimes, sur une grande partie des anciennes provinces de Bretagne et de Normandie, depuis la Loire jusqu’à l’embouchure de la Seine ? C’est là que la funeste influence des droits établis sur les houilles étrangères se manifeste avec éclat. Malgré son immense étendue, ce groupe n’a qu’une importance médiocre. Il n’occupe que le septième rang pour le nombre des usines et pour la production du fer, le sixième pour la production de la fonte et le dixième seulement pour la production de l’acier. Outre que le minerai de fer y est moins abondant que dans plusieurs autres provinces de la France, il y est aussi en général d’assez médiocre qualité ; mais ce qui a nui surtout au développement des usines de cette contrée, c’est l’exagération des droits sur les houilles étrangères, qui, avant la réforme de 1834-36, étaient, dans cette région, de 1 franc, plus le décime, par quintal métrique, et qui sont encore aujourd’hui de 50 cent. en principal. Néanmoins la réduction de moitié opérée sur les anciens droits a produit de ce côté de très heureux fruits, qui peuvent faire juger de tous les avantages qu’on obtiendrait d’une suppression totale. Écoutons à ce sujet les auteurs du Compte-rendu de l’administration des mines. « Depuis 1835, disent-ils, le caractère de la fabrication s’est profondément modifié dans le groupe du nord-ouest ce sont surtout les houilles de la Grande-Bretagne qui y ont déterminé l’adoption des méthodes de fabrication fondées sur l’emploi exclusif ou partiel du combustible minéral… Les houilles provenant principalement des bassins houillers du sud du pays de Galles et de Newcastle sont maintenant usuellement employées pour la fabrication du fer dans les forges de Graville (Seine-Inférieure), de Pont-Audemer, de Vaugouins, de Dampierre et de Bérou