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Page:Revue des Deux Mondes - 1850 - tome 8.djvu/152

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SCENES DE VOYAGE


DANS


L'HEDJAZ ET L'ABYSSINIE.




UNE TEMPÊTE. - UNE CHASSE AUX GAZELLES ET AUX SINGES. - UNE RAZZIA DE CHRETIENS COSTANIS.




I

Le littoral abyssin de la mer Rouge est peut-être une des plus curieuses parties de l’Afrique, et pourtant le nombre est bien petit des voyageurs que la curiosité ou l’amour de la science entraîne vers ces régions mystérieuses, si dignes d’attirer l’attention de l’Europe. C’est des Français surtout qu’on doit les plus récentes et les plus complètes notions sur les terres inexplorées qui touchent d’un côté au golfe Arabique, de l’autre à l’Abyssinie centrale. Ainsi, tandis que M. Rochet d’Héricourt visitait à plusieurs reprises le royaume du Choa, un autre voyageur, ancien officier de l’armée égyptienne, M. Arnaud, pénétrait, de 1843 à 1844 dans le pays des Sabéens, séjournait dans la ville arabe de Mareb, et y recueillait de nombreux documens sur l’ancienne peuplade des Hamyarites, dont la civilisation a laissé des traces si profondes dans cette partie de l’Yémen. Au Caire, où, grace à la bienveillante protection