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Page:Revue des Deux Mondes - 1850 - tome 8.djvu/670

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CABECILLAS Y GUERRILLEROS


SCENES DE LA VIE MILITAIRE AU MEXIQUE.




II.


LES SEPT NORIAS DE BAJAN.[1]




Guadalajara est un de ces lieux de passage où l’on n’est conduit que par ses affaires, et d’où le voyageur oisif a hâte de s’éloigner. Après avoir consacré plus d’une semaine à visiter la ville et ses environs, je pensai que le moment était venu de continuer mon excursion vers les côtes méridionales du Mexique. Le capitaine don Ruperto n’avait pas plus de goût que moi pour la vie sédentaire, et le lendemain du jour où je lui avais annoncé mon projet de départ, nous chevauchions de compagnie sur la route de Tépic.

La première journée de marche fut silencieuse. Le lendemain, après une halte dans une de ces chétives ventas qui sont les caravansérails de l’Amérique espagnole, nous traversâmes le village de Tequila, où se fabrique, sous le nom de mescal, une liqueur forte très recherchée dans tout le Mexique, et qu’on extrait des racines d’une espèce d’aloès. Notre troisième journée s’acheva au village d’Ahuacatlan. Là nous attendait une réception des plus gracieuses, sous le toit d’un Français, M. L…, fondateur d’une distillerie qui commençait à prospérer, grace à son intelligente direction. À l’époque de notre passage

  1. Voyez la première partie dans la livraison du 15 octobre.