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Page:Revue des Deux Mondes - 1854 - tome 5.djvu/107

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JASMIN


ET LA


POESIE POPULAIRE MÉRIDIONALE.





I. — Langue française, langue gasconne, poème de Jasmin.
II. — Li Prouvençalo, poésies provençales recueillies par J. Roumanille.




Il y a dans l’histoire des œuvres de l’esprit, à toutes les époques et dans tous les pays, un chapitre auquel Disraeli, le père du spirituel orateur anglais contemporain, a donné un nom, c’est celui des curiosités littéraires : nom plein de charme pour ceux qui aiment à pénétrer tous les secrets du travail des intelligences et du monde de la pensée. Il ne s’applique point exclusivement à tout ce qu’une curiosité érudite et critique peut découvrir de détails obscurs, de dates oubliées, de traits altérés ou méconnus. N’est-ce point le nom le mieux trouvé pour désigner tout un ensemble de recherches, de révélations singulières, de nuances ou de faits piquans, en un mot tout ce qui a l’attrait de l’inattendu et de la nouveauté en dehors des voies battues et explorées ? La civilisation intellectuelle se développe avec une simplicité apparente, en droite ligne, si l’on nous permet ce mot ; elle a ses lois génératrices, ses conditions fixes, son expression acceptée et saluée, son type unique auquel se rapportent toutes les œuvres et tous les talens dans leur originalité même. Sous cette simplicité cependant, à travers ce triomphe de certaines tendances générales, de