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Page:Revue des Deux Mondes - 1894 - tome 124.djvu/676

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2 280 contre 2 699. La diminution s’accuse dans le tonnage comme dans le nombre des bâtimens. Les entrées par navires français représentent 1 129 000 tonnes contre 1328 000. La navigation étrangère présente au contraire un certain accroissement : s’il est sorti de nos ports un peu moins de navires des autres pays (3 950 contre 4163 et 1 608 000 tonnes contre 1 655 000), il en est entré 5 710 contre 5201 et 3 165 000 tonnes contre 2 721 000.

Il serait profondément injuste d’attribuer au seul protectionnisme toutes les révélations fâcheuses que peut accuser l’analyse des chiffres de notre commerce extérieur. Nos échanges avec l’étranger sont affectés par les événemens les plus divers, épidémies, crises commerciales ou monétaires dans telle ou telle partie du monde, sinon dans toutes à la fois, grèves, transformations et progrès de l’industrie, caprices de la mode, mauvaises récoltes, fléaux du genre du phylloxéra. De 1867 à 1876 nous achetions au dehors pour 17 millions de francs de vins en moyenne par an. De 1877 à 1886 cette moyenne a été portée à 282 millions. Mais il reste à l’actif de la politique libérale douanière qui a régi nos échanges pendant les trente années de 1861 à 1891 que nos exportations d’objets fabriqués ont passé de 1 138 millions, au début de cette période, à 1 925 millions (chiffre de 1891) ; en 1892 on a atteint 1 992 millions. En 1891 encore la balance en notre faveur entre la valeur de nos exportations d’objets fabriqués et celle des entrées d’objets de même nature était de 1 230 millions. Combien il serait fâcheux que le protectionnisme nous fît perdre les bénéfices d’une telle situation !


IV

On peut, à l’aide de quelques chiffres, présenter une idée générale de la nature du commerce extérieur de la France. Nous avons importé en 1893 pour 3 936 millions de marchandises et produits, dont voici les articles principaux avec leur valeur : céréales, 359 millions ; laines, 354 ; soies, 237 ; vins, 196 ; graines oléagineuses, 194 ; houille, 182 ; coton, 167 ; peaux 154 ; tissus de laine, de soie, de coton, 132 ; bois à construire, 94 ; cafés, poissons, bestiaux, fromages et beurres, pétrole, fourrages, huiles, etc.

Les exportations dans la même année ont été de 3 209 millions, chiffre inférieur à celui de toutes les années précédentes depuis 1886. Les principaux articles ont été : tissus de laine, 290 millions ; tissus de soie, 212 ; vins, 187 ; articles de Paris, 129 ; laines, 119 ; soies, 119 ; ouvrages en peaux, 111 ; sucres bruts et raffinés, 106 ; tissus de coton, 100 ; peaux préparées, 97 ; confections, 82 ; ouvrages