Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1896 - tome 133.djvu/819

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La période crétacée a conservé l’ampleur de la période jurassique. Les mers nourrissaient encore des Ichthyosaurus, des Plesiosaurus et en outre de nombreux pythonomorphes qu’on a comparés à de gigantesques serpens. Suivant M. Dollo, le Mosasaurus Camperi atteignait 15 mètres. Il y avait sur les continent divers dinosaures, notamment l’Iguanodon.

M. Matheron m’a montré des os énormes qu’il a découverts dans le Var, à Fos d’Amphoux ; un de ces os mesure 1m, 35. Les reptiles volans atteignaient leur apogée ; l’un d’eux, signalé en Angleterre, avait, suivant M. Newton, 6 mètres quand il étalait ses ailes ; M. Marsh en a trouvé un d’aussi grande taille en Amérique.

L’ère tertiaire a vu se produire de profonds changemens. Si on excepte les tortues et un gavial des monts Siwalik, les animaux à sang froid ont beaucoup diminué. Les dinosaures des temps secondaires ont disparu pour faire place aux vertébrés à sang chaud, moins grands, mais plus parfaits : le règne du beau a succédé au règne du grand.

Nous ne saurions dire que la paléontologie révèle un agrandissement progressif des oiseaux, car, dès le début du Tertiaire, elle nous montre des oiseaux gigantesques ; mais elle nous fait assister à l’agrandissement des mammifères.

En effet ces animaux, qui étaient très chétifs dans le Secondaire restent assez petits dans l’Eocène le plus inférieur. Un peu plus tard, dans l’âge des lignites, apparaît le Coryphodon qui a deux mètres de long. Plus tard encore, dans la seconde moitié de l’Eocène et surtout dans la période oligocène les animaux grandissent ; le plus important est le Titanotherium ; il a 3m, 43 sans la queue.

C’est seulement à l’époque miocène que les mammifères sont parvenus à leur apogée ; il y eut à Pikermi un rassemblement de puissans animaux comme on n’en voit plus dans aucun pays de la terre ; le Dinotherium giganteum, d’après mes calculs, devait avoir 5 mètres de hauteur et 5m, 50 de longueur, lorsqu’il n’étendait pas sa trompe.

L’époque pliocène aconnu encore d’imposantes créatures. Le squelette de l’Elephas meridionalis de Durfort que possède le Muséum de Paris, a 4m, 15 de hauteur, 6m, 80 de longueur avec les défenses et 5m, 45 sans les défenses ! Le Mastodon Borsonis n’avait pas une moindre dimension. Cependant les grands mammifères n’étaient pas aussi variés que dans les temps miocènes.

Durant la phase chaude du Quaternaire, il y a eu d’énormes éléphans, ainsi que l’indique l’humérus haut de 1m, 33 qui fut