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Page:Revue des Deux Mondes - 1896 - tome 133.djvu/847

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l’État d’Orange — grand producteur de blé — et de la province portugaise de Mozambique. Les machines ne paient que 1 1/2 pour 100 (ou 1,80 pou1100 en tenant compte de la majoration de 20 pour 100). Tout ceci est fort libéral. Mais en outre certaines marchandises sont frappées de droits spécifiques venant s’ajouter aux 7 1/2 pour 100, notamment les viandes de conserve, les œufs. le beurre, le café, le thé, le sucre, les bières, vins et spiritueux. Ces tarifs sont presque toujours moins lourds que ceux de la colonie du Cap. Ce que demandent, il est vrai. les mineurs c’est non pas le libre-échange avec le monde entier, mais seulement avec l’Union douanière sud-africaine, formée du Cap, de l’État d’Orange et de la Chartered ; mais ces territoires ne produisent pas les denrées que je viens de citer. Il n’y a donc rien dans les lois douanières qui justifie une révolution.

Les lois minières du Transvaal sont également très libérales : aussi longtemps que les mines ne sont pas en exploitation normale, la redevance due au gouvernement est de 5 shillings (6 fr. 25) ou 2sh. 6 d. (3 fr. 12) par mois et par claim, suivant que les terrains exploités sont sur une propriété privée (c’est généralement le cas au Witwatersrand) ou sur des terres domaniales, et. une fois que le broyage a commencé, une livre sterling (25tr. 22 par claim. Les droits payés pour les mynpachts, terrains réserves au propriétaire d’une ferme déclarée aurifère, sont encore moindres. Pour le travail des noirs, il y a plus de raisons de se plaindre. Les lois ne facilitent pas l’exécution des contrats et le recrutement des travailleurs est entrave par l’application du Plakkers Wet, loi qui interdit d’avoir plus de cinq familles indigènes sur une ferme. en dehors des locations de noirs situées toutes dans les basses terres. Il en résulte que les endroits où l’on trouve des travailleurs sont tous éloignés du Witwatersrand et qu’il tant les y payer 3 livres (75 francs) par mois plus la nourriture. au lieu de 35 shillings (44 francs) dans les districts miniers situés en pays cafre comme De Kaap ou Lydenburg. On reproche aussi, avec quelque raison, au gouvernement de ne prendre aucune mesure pour assurer la sécurité des routes suivies par les noirs, en sorte que beaucoup sont volés en retournant chez eux, ce qui décourage leurs compatriotes de venir. Enfin il serait certainement désirable que le gouvernement intervint auprès de la compagnie néerlandaise qui exploite les chemins de ter, pour la déterminer à abaisser ses tarifs qui sont excessifs, notamment sur le charbon (20 centimes par kilomètre et par tonne), et à mieux assurer son service, très inexact aujourd’hui.

Restent les monopoles concédés par le gouvernement pour la fabrication de quantité de produits : non seulement de la