Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1899 - tome 152.djvu/698

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
POÉSIE

SOLEILS COUCHANS


COUCHANT ANTIQUE


Bion et Théocrite ont dû respirer là,
Car un pieux couchant plane sur leur mémoire ;
De divines lueurs ce golfe exquis se moire ;
Quelque temple païen dans ce bois s’écroula.
 
O pâtres dont le chant amoureux me troubla,
Ressuscitez l’églogue en sa grâce illusoire ;
Blonds essaims fiancés aux fleurs, laissez-moi croire
Que cette cime verte est celle de l’Hybla.

Colombes, explorez l’immensité sereine ;
Mariniers qui guidez l’indolente carène
Dont le sillage d’or traîne sur les flots bleus,

Enguirlandez la proue et le mât de misaine ;
Et toi, verse en mon cœur, réels ou fabuleux,
Tes murmures sacrés, ô mer Syracusaine.